Ca pique un peu la gueule, mais ça va encore, vu la situation, ça pourrait être bien pire. J’ai du mal à croire que j’ai réussi à dormir, mais j’arrive à émerger et j’ai réussi à sortir du lit sans me rendormir. Il est 7h du mat et je me prépare pour aller à un rdv psy, mais pas que… Et c’est ce « pas que » qui va peut-être changer ma vie. Je bois mon thé en ressentant encore les effets des joints de cette nuit, et ma mère me casse déjà les couilles.
Bah oui, proche de la trentaine, je vis toujours chez ma mère, et malgré ce que cette connasse dit à son entourage, elle ne veut surtout pas que je parte. Sur qui va-t-elle jeter son emprise de perverse narcissique si je ne suis plus là ?
Bon faut que je me grouille, le car ne va pas m’attendre. Je prends mes affaires et 30€, je pense que ça devrait le faire. Mais pourquoi je n’ai pas eu cette idée avant ? C’est dingue quand même !
Il fait un temps magnifique et je fais ce trajet que j’ai fait maintes et maintes fois, jusqu’à la place de la ville. Je passe comme toujours devant mon ancienne école maternelle, repense à ma vie, et profite des gazouillis des oiseaux. Cette journée va être extraordinaire.
Une fois installée dans le car, je respire un grand coup. Oh là, qu’est-ce que je vais faire ! Bah ce que t’aurais déjà dû faire depuis longtemps ! Ça a toujours été comme ça, quand je regarde des jolies filles, il y a deux possibilités. Soit je dis « miam, elle est bonne », soit je me dis « la chance qu’elle a, j’aimerais bien être à sa place ». Je suis née garçon, et parfois je me sens profondément fille. C’est bien longtemps après que j’ai compris que je suis genderfluid. Ça dépend des moments, ça vient comme ça, c’est incontrôlable. Parfois, c’est déconne lourde avec les potes, et parfois des envies de rose, de chocolat chaud, de pull en laine à col roulé avec bagues à tous les doigts. Alors oui, j’en ai goûté des délices, et quand je vois ces gars fanfaronner en faisant les durs devant leurs potes, ça me fait bien marrer. Bon, là je vais franchir une étape. Une trentaine de kms nous séparent de Troyes, et j’ai aussi fait ce trajet de nombreuses fois de mes années lycée.
J’observe tout le monde dans le car. Le soleil projette ses rayons avec cet angle du matin, avec sa lumière jaunie par la diffraction atmosphérique.
La radio nous diffuse ses merdes habituelles, le genre de chansons qui nous restent dans la tête alors que l’on ne peut pas les piffrer. Ahhhh, c’est mieux, Waka Waka de Shakira. Alors rien à voir avec ce que j’écoute habituellement, très loin des sons de guitares saturées, mais là, je suis en mode fille, alors rien que de m’imaginer le corps de Shakira, ses formes parfaites, imaginer être comme… Pfff. Mouais, bah c’est comme ça. Alors que je commençais à avoir le moral qui retombe, j’entends un son, un son très caractéristique. Une très jolie lycéenne entre dans le car et s’assoit. Elle a un sac à main en guise de cartable, une jupe courte noire avec des collants du même ton, des escarpins à bouts arrondis, un chemisier et une veste classe, et une coupe carrée court. Le genre de filles de 20 ans qui s’habillent comme une femme alors qu’elles sont au lycée, et dont le résultat valide totalement la démarche. Le genre de fille qui me fait bander habituellement, mais pas là. Enfin bon, je ne dis pas que je ne suis pas trempée de liquide séminal comme une chienne en chaleur, mais là, c’est parce que je m’imagine en elle. J’ai le rythme cardiaque qui s’accélère très fortement, je sais que je vais bientôt être une fille, ou presque, hi hi! Et dire qu’il n’y a que quelques heures… Enfin bon !
Nous traversons sainte Savine, en banlieue, avec ce rond-point juste avant le pont de la gare. C’est mon rond-point réveil, celui qui m’a réveillé de nombreuses fois quand j’allais au lycée. Je suppose que même en dormant, le cerveau enregistre tout, et cet organe un peu particulier sait que c’est le moment de se réactiver car on arrive à l’arrêt. Je sors du car et démarre mon plan orchestré cette nuit. Il est moins de 9h, comme prévu. Je suppose que la plupart des magasins que je cible ouvrent à 10h, donc j’ai le temps de faire des repérages dans la rue Émile Zola en faisant du lèche vitrines, bien que mon état d’esprit m’inciterait bien à lécher autre chose. Cette rue est exceptionnelle, non seulement elle va me permettre de me procurer des émotions perverses, mais en plus c’est un admirable exemple d’architecture médiévale, en colombages, pans de bois et torchis, merveilleusement embellie par la restauration qui lui a permis de retrouver ses couleurs, probablement proches de celles d’origine.
Comme d’habitude, il y a du monde, c’est l’artère de la ville, au niveau des magasins. Je regarde les filles différemment de d’habitude. Je sais déjà ce que je veux, j’en ai une idée très précise. Je veux bien faire quelques concessions, mais j’ai des critères. Bon, je n’ai pas un budget illimité, alors je commence à craindre que ce rêve s’arrête brutalement, un rêve pourtant abordable techniquement. Bon, je regarde. Mouais bof. Oh ! Pas mal, mais un peu trop cher. Pour l’instant, je sais que je ne serais pas bredouille, mais c’est pas le top non plus. Arrivant au bout de la rue, je reprends espoir. Au carrefour de l’hôtel de ville, je distingue une devanture de magasin. Je ne suis pas encore spécialiste, mais il me semble que c’est un magasin de type bon marché où j’ai des chances de trouver ce que je veux. Et bingo, à travers la vitre, je vois l’objet de mes rêves, exactement ce que je veux. Et en plus à 10€ ! Je ne pouvais pas espérer mieux. J’ai même le budget pour aller boire un truc au café alors je ne vais pas me gêner. Il est 9h30, et je peux tranquillou lire le journal, et rêver. Mon cœur bat la chamade, mais je dois la jouer finot, je répète mon scénario, je veux offrir un cadeau à ma petite amie. Sur ce coup-là, elle a bon dos. Désolée ma chérie !
C’est le moment ! Est-ce que je m’écoute et j’y vais tout de suite, quitte à attendre un peu devant ; ou est-ce que j’attends 5 min encore, comme un gamin qui veut absolument déballer son cadeau tout de suite. Je coupe la poire en deux, en finissant mon article et en décollant tranquillement. Je redescends la rue Émile Zola, en regardant les passants et surtout les passantes. Je croise leurs regards, m’imaginant qu’elles doivent penser que je suis un mec qui les reluque, alors que j’aimerais tant avoir leur corps ne serais ce qu’une heure et faire des folies avec. Ça y est, cette fois, je suis dos au mur. Ou plutôt devant l’entrée de la boutique « miss coquine ». J’entre dans un état émotionnel indescriptible, chancelante. J’essaie de ne pas trop regarder ma cible, en faisant semblant de regarder un peu tout. En même temps, je regarde quand même, étant donné que je ne pouvais pas tout voir quand le magasin était encore fermé.
Hé bien rien à faire, la première idée est la bonne, je regarde s’il y a ma pointure, et c’est bon ! Je suis devant une superbe paire de sandales à hauts talons aiguilles. J’aurais préféré à brides, à l’époque, je ne savais même pas que ça s’appelait comme ça, mais ce sera une lanière qui passe à l’arrière de la cheville. Les orteils apparents sont tenus par des lanières en cuir, avec une bande plus large sur le côté intérieur qui remonte jusqu’à la cheville. C’était mon critère le plus important, sandales ouvertes avec orteils apparents, le second étant les talons aiguille. J’ai plutôt de la chance au niveau morphologie, je suis fine, avec des pieds plutôt petits pour ma taille, avec des orteils fins et réguliers. Et pas avec le premier orteil qui dépasse du pouce, berk ! Bref, pour des orteils de fille, ça pourrait passer, et c’est même pas mal. J’explique mon histoire à la vendeuse, qui me demande quelle pointure fait la future heureuse de ce cadeau. Instinctivement, je baisse les yeux vers mes pieds, remonte et tête, et lui sort « 41 » ! Oups, premier faux pas, je me suis peut-être fait grillée !
Finalement, elles s’avèreront trop grandes, les 40 auraient amplement suffit, mais bon, j’avais envisagé l’éventualité. Je m’en foutais, je l’avais fait. En sortant de la boutique, sac plastique à la main, je respire à grand coup. Je suis en train de marcher avec à la main une paire de sandales à talons aiguilles de 9,5 cm de hauteur, et ce sont les miennes ! Je n’arrive pas à y croire. Je me dirige vers mon rendez-vous, mais c’est trop d’émotions, il faut que je me pose tranquillement là. Je passe devant la gare et décide de m’asseoir sur un banc, dans un parc juste en face. Je respire tranquillement, profitant du beau temps et de ce petit bout de campagne. J’ai mon sac à côté de moi, et je le regarde comme un fruit défendu.
Mon cœur bat à environ 170 battements par min, je suis dans un état ! Je me décide à ouvrir la boîte, et caresse d’un doigt le talon aiguille, puis passe aux lanières de cuir, comme on caresserait le cou ou la joue d’un être cher. J’ai un volcan dans le pantalon, le boxer est complètement trempé. Je regarde l’heure, j’ai 15 min de rab pour le rendez-vous, à l’aise ! ! Je remballe les affaires en trombe et marche à une allure de course. J’ai une idée en tête. J’arrive à moitié en sueur à l’accueil. C’est dingue, ces structures se ressemblent toutes ! Un carrelage qu’ils ont dû vendre par milliards d’exemplaires tellement on les retrouve partout, de l’espèce de moquette orange/ rouge sur les murs, avec des tableaux Velléda, accompagnés de pastilles aimantés de toutes les couleurs, avec les inévitables post-it jaunes, peut-être oubliés depuis plusieurs jours pour certains.
J’arrive devant le bureau de la secrétaire, qui a le pif devant ses dossiers. La cinquantaine, des lunettes, un chignon, la caricature de la femme prout prout. Je me demande si elle porte des talons derrière son bureau, quel type… Je me rends compte qu’avant je ne me posais pas ces questions. Elle lève les yeux, me demande l’objet de ma venue, et après m’être présenté je lui demande où sont les toilettes.
Premier étage, porte de droite. Ces escaliers m’ont paru d’une longueur extrême, même si je les avalais trois par trois. J’arrive devant les toilettes, et ho joie, ce sont des toilettes handicapées, donc assez grandes. Parfait ! J’entre, referme la porte à clé, et vérifie plusieurs fois que personne ne peut entrer. J’ai l’impression que les battements de mon cœur résonnent dans cette minuscule pièce. Je retire mes chaussures, et mon pantalon.
Visuellement l’excitation est évidente, mais c’est bien plus que ça, bien plus que du travestissement, c’est beaucoup plus profond. Je prends la chaussure gauche et commence à l’enfiler dans mes orteils qui me semblent plus féminin que jamais. Je m’aperçois qu’elles sont un peu grandes, et les serre donc presque au maximum. Je fais de même pour l’autre pied et me lève. Ou plutôt, j’essaie !
En réalité je manque de me casser la gueule en faisant un léger glissé, et me rattrape un peu dans le genre des images zapping des motards dans les grands prix qui se rattrapent miraculeusement. Bon, ça va être plus chaud que prévu ! Je me tiens à la rampe et reste sans bouger, contemplant ma nouvelle silhouette. C’est incroyable comme effet, je fais la même chose que des vraies filles ! Je fais quelques pas et entends ce son, les talons qui claquent sur le sol. Même son que l’on entend quand on croise une fille, même son que les filles dans les séries comme sex and the city, exactement le même son. Et c’est moi ! Moi ! Je m’assis et j’ai mal. Pas mal aux pieds, car je ne suis restée que deux min en miss porno, mal plus haut…
Ça bouillonne, et la cocotte minutes va péter. Je glisse ma main dans mon boxer, tombant directement sur un flot de cyprine séminale. Je me caresse le clito, déjà énorme en temps normal. Mes jambes frétillent et se tordent comme une pucelle, et laisse un petit gémissement incontrôlé sortir, qui me stupéfait. Si j’avais entendu ce petit gémissement ailleurs, j’aurais été sûre qu’il venait d’une fille. Sans même me rendre compte que j’avais commencé à accélérer, j’ai commencé à lever et replier ma jambe droite, la tenant fermement par la cheville. Hum, se faire tenir fermement la cheville…
Ma cheville et mes orteils se cambraient tantôt à gauche, tantôt à droite, en avant, en arrière… Des gouttes de sueur coulent sur mon visage. Mais, non, je…. D’un coup, un énorme jet de sperme atterri sur ces jolies chaussures, à cheval sur ma cheville. Une belle tache a également atterri sur mes orteils, coulant entre les deux du milieu. J’ai l’impression de tourbillonner, ça continu à sortir, différemment de d’habitude. Ça dure plus longtemps, ça tourne. Avec ma main droite, j’approche ma cheville de mon visage, pour mieux contempler cette image féerique. Je lève la tête car j’ai l’impression qu’il y a une fuite en haut car je sens une goutte d’eau sur moi.
C’est en fait une goutte de sperme qui est tombée sur ma lèvre supérieure, et qui est en train de couler sur ma lèvre inférieure. C’est alors que comme un spectateur qui regarde un film, je me vois ouvrir la bouche et approcher ma langue de la cheville. Non, je ne peux pas. Mais qu’est-ce que je fais. Je me suis mis à penser à cette fille frustrée qui vivait avec moi. La pauvre. Au même moment, j’ai senti ma langue commencer à lécher ma cheville, jusqu’à tomber sur du liquide. Je l’ai senti coulant dans ma gorge, avec des parties plus gluantes et visqueuses, très agréables à jouer en bouche. J’entends un floc floc, qui correspond au sperme qui se trouve entre mon dessous de pied et la chaussure, ça glisse dessous. Je reprends mes esprits, remettant mes habits précipitamment et honteusement. Honteuse, mais heureuse. Je suis rentré dans un cercle, dont la majorité des membres est féminin.
Le rdv a été anecdotique, je ne me souviens même plus de ce qu’on a dit. En repartant, j’ai croisé le regard de la secrétaire, qui m’a dit au revoir. En repensant à ce que j’ai fait tout à l’heure, je me suis dit qu’il devait bien rester quelques micros restes dans ma bouche. Je me suis dit qu’elle aussi était peut-être une petite salope. J’ai avalé ma salive en la regardant, salive encore un petit peu savoureuse, et lui ai dit « au revoir madame ».
Merci à Cassy, que vous pouvez retrouver sous le pseudo Cassy High Hells sur FabriKa Village, pour cette histoire !
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